Sophrologie, Cardiologie et maladies vasculaires

Pourquoi la pratique sophrologique peut-elle être proposée lors d’un accident cardiaque et/ou vasculaire ? Quels sont ses réels effets ?

Son approche et sa pratique se déclinent en plusieurs phases.

Le constat des maladies vasculaires

Les maladies cardiovasculaires et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) recouvrent un ensemble de maladies fréquentes et graves notamment les infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux, l’insuffisance cardiaque etc… Hormis l’hérédité, le sexe et l’âge, des facteurs de risques sont présents tels que : le tabagisme, l’hypertension artérielle, le diabète, l’alimentation, l’obésité, la sédentarité et plus récemment la pollution environnementale. Aujourd’hui encore, ces accidents sont dans les premières causes de décès femmes et hommes confondus.

Comment et pourquoi s’intéresser à la pratique Sophrologique ?

L’approche pédagogique

La pratique régulière permet dans le temps une meilleure gestion du stress, notamment la gestion du stress chronique qui augmente le risque d’une hypertension artérielle, majore l’artériosclérose (épaississement, durcissement et perte d’élasticité de la paroi des artères) et augmente ainsi le risque d’accident cardiovasculaire.

Plusieurs outils sont proposés et expérimentés tels que :

  • La pratique de la cohérence cardiaque
  • La méditation de pleine conscience
  • Les outils sophrologiques
  • L’adaptation de l’hygiène de vie comme par exemple : la qualité du sommeil, l’hydratation, la diminution du sel dans l’alimentation, la reprise du sport de manière progressive et adaptée à son état*, la réadaptation alimentaire lorsque cela est nécessaire.

* L’OMS (l’organisation mondiale de la santé) préconise un minimum de 10 000 pas par jour pour se maintenir en forme et préserver sa santé. Pour vous aider dans votre progression, pensez aux montres connectées !

La R E S P I R A T I O N

La respiration : c’est LE baromètre intérieur. Etes vous conscient de votre respiration ? Est-elle abdominale ou thoracique ? Comment vous sentez-vous après une pratique respiratoire ?

L’apprentissage et la gestion de la respiration se teste, s’expérimente et se pratique au quotidien. Pour quelles raisons ? Pour abaisser le taux de cortisol, (l’hormone du stress) et réduire ses effets sur l’organisme et sur le mental, dont l’anxiété.

Des pratiques respiratoires telles que la cohérence cardiaque permettent de réduire jusqu’à -25% le taux de cortisol après seulement 5 minutes !

Alors pourquoi se priver de la fameuse méthode 365 ?

Autres effets bénéfiques :

  • Augmentation de la DHEA
  • Modulation de la sérotonine et de la dopamine
  • Réduction de l’insuline et de la glycémie
  • Augmentation des ondes alpha cérébrales
  • Amélioration de la mémoire
  • Diminution de l’anxiété
  • Meilleure récupération à l’effort pour les sportifs

et bien plus encore !

Si vous souhaitez maitriser davantage cette méthode anti-stress révélée par David Servan-Schreiber, le livre du Docteur David O’Hare Cohérence Cardiaque 365 vous aidera à comprendre le principe et ses nombreux atouts.

L’approche sophrologique permet une régulation du mental et une prise en main de son avenir  

Lors d’un infarctus ou d’un accident vasculaire, la manière dont sera géré et absorbé cet évènement sera déterminante pour l’avenir.

Comment éviter une rechute ? Comment refaire confiance à un corps qui a lâché ? Comment se reconstruire en prenant des habitudes plus admissibles ? Comment gérer les angoisses et se préparer aux futures opérations ? Comment accepter parfois l’immobilité de certains membres ?

Pour toutes ses questions, et notamment dans le travail d’acceptation de l’évènement, les outils sophrologiques sont de sérieux alliés. Refaire de nouveau confiance en son corps, reprendre une vie « normale », mettre en place de nouvelles habitudes, une nouvelle hygiène de vie par l’apprentissage de techniques simples et efficaces pour :

  • Entrer dans la phase de récupération de l’accident. Comment ? Par une reconnexion à la sensorialité, au corps, aux perceptions et aux ressentis. Vous serez ainsi dans une phase de développement de vos capacités, dans une phase d’adaptation par rapport au contexte et de reconstruction de votre schéma corporel.
  • Un des principes fondamentaux de la sophrologie est de se concentrer sur le positif : un important travail sur vos ressources sera construit au fur et à mesure de l’accompagnement à l’aide des techniques de visualisations positives.

Nota :

Il ne s’agira en aucun cas de stopper un traitement médical en cours ou de promouvoir cette pratique en lieu et place d’un médicament. L’intérêt étant d’associer et d’intégrer cet accompagnement en collaboration et en complément des indications des équipes médicales.

La pratique régulière permet avant tout une rencontre avec soi, un réapprentissage des sensations, des perceptions et des messages du corps afin de lui apporter une réponse adaptée, efficace et durable.

En lien avec cette chronique, nous retrouvons ci-dessous le témoignage de Danielle, survivante d’un AVC (Accident Vasculaire Cérébral) avec une hémiplégie (paralysie) totale à gauche qui nous raconte comment la Sophrologie l’a accompagné depuis cette épreuve :

Pouvez-vous nous décrire le contexte de l’AVC, comment s’est-il produit et comment a -t-il été détecté ? Une amaurose de l’œil droit est apparue, puis trois jours après une hémiplégie gauche s’est déclenchée en pleine nuit. Les examens médicaux via l’angioscanner ont mis en évidence une dissection carotidienne droite.

Quelles ont été les prises en charge proposées durant votre séjour à l’hôpital ? Après un traitement médical spécifique anti-coagulant et anti-hypertenseur, un accompagnement thérapeutique a été mis en place pour essayer de retrouver la mobilité de mes membres malgré le faible espoir du corps médical : des séances de kinésithérapie journalières associées à trois séances de sophrologie m’ont été proposées.

Comment avez-vous accueilli l’accompagnement sophrologique ? Connaissiez-vous à l’époque cette pratique ? Non, cela a été une découverte, à l’époque (2003), ce type de prise en charge n’était pas systématique ! J’étais tellement angoissée que j’étais ouverte à toutes techniques qui pouvaient me permettre d’aller mieux.

Vous rappelez-vous de l’accompagnement proposé ? Je m’en rappelle très bien : la première séance a été dirigée sur un lieu dans lequel je me sentais en sécurité, dans lequel je me sentais bien. Je me suis toute de suite vue au bord de mer, marchant dans les vagues. J’ai ressenti un réel apaisement. A l’intérieur de ce lieu, je devais me concentrer sur les fonctions motrices à travers mes jambes, mes pieds, la marche dans l’eau tout en activant l’écoute des bruit ambiants.

Au niveau respiratoire, la pratique de la respiration abdominale m’a été apprise pour calmer les crises d’angoisses journalières et nocturnes. Ces crises ont été difficiles à vivre car je n’en avais jamais fait auparavant et même en y repensant maintenant, je reste surprise de leurs effets dévastateur.

Je me souviens de la dernière séance car la Sophrologue a touché ma main gauche qui à l’époque était complètement paralysée : je devais me concentrer sur les ressentis, qui étaient très faibles pour réactiver les sensations. Ce fut une séance réconfortante qui a replacé le sens du toucher à une fonction essentielle et qui sur l’instant m’a apaisé et sécurisé.

Si vous deviez retenir quelque chose de cet accompagnement ce serait quoi ? Le lieu paisible, qui m’est resté et m’accompagne à chaque fois que j’en ai besoin. D’ailleurs il y a deux ans maintenant j’ai du me faire opérer d’une arthrodèse de la cheville gauche et j’ai de nouveau fait appel à une sophrologue pour préparer l’opération et gérer les douleurs.

Les douleurs avant l’opération ? Oui il y a d’abord eu la préparation à l’opération durant un mois à raison d’une séance par semaine. Après avoir retrouvé mon lieu paisible, un travail de projection et de visualisation positive a été mis en place pour envisager un futur sans douleur et dans la confiance de la réparation de ma cheville, ce qui au début n’était pas gagné à cause de la douleur présente en permanence. J’en ai rapidement ressenti les bienfaits, au bout de la deuxième séance.

Ensuite j’ai eu de la chance d’avoir une infirmière sophrologue présente en salle d’anesthésie. J’avais demandé une anesthésie locale qui a été pratiquée sous péridurale avec la mise en place d’un garrot. Les équipes médicales m’ont tout de suite proposé l’accompagnement sophrologique et ce fut là encore une belle réussite. Après avoir choisi une odeur de lavande à l’aide d’une bandelette, j’ai du porter mon attention sur ma respiration qui devenait de plus en plus lente. Cela m’a permis d’être moins angoissée avant d’entrer au bloc, mon cœur battait moins vite qu’à l’arrivée. L’opération s’est très bien passée car je me suis reposée sur les exercices travaillés auparavant.

Qu’avez-vous conservé aujourd’hui de toutes ses expériences ? La respiration et la connaissance de mon souffle sont des compagnons de vie. Je pratique régulièrement le scan corporel, les visualisation positives, notamment en fin de séance de Yoga et je pars régulièrement dans mon lieu paisible !

Un conseil particuliers pour les personnes qui lieraient cet article ? Oui un seul : consultez ! Je continuerai à pratiquer et à me faire accompagner de nouveau pour perfectionner les techniques contre la souffrance autant morale au sujet des angoisses que physique dans la gestion de la douleur car les résultats ont été plus que probants.

Avec une force et un courage hors du commun, Danielle (dont le nom a été modifié pour des raisons de confidentialité) a récupéré aujourd’hui à 99% des suites de son AVC et a retrouvé une mobilité totale de mouvements après son opération de la cheville. Un grand merci pour ce témoignage, cette énergie et cette force de vie.